Pays Toraja

Après une longue attente et une nuit à l'aéroport de Jakarta, nous voici arrivés sur  l'île des Célèbes.

Jolie vue sur les volcans de Java.

Nous avons fait un rapide arrêt à Makassar, qui franchement ne vaut pas le coup. Il y a le fort à visiter, que nous n'avons pas trouvé intéressant, cette ville sans charme ne mérite pas un arrêt.

Séance photo avec des jeunes.

Nous avons passé une nuit en couchsurfing chez un gars super sympa, Ikshan. Une petite soirée chants et guitare improvisée et nous voilà de nouveau dans un bus de nuit pour 10h et quel bus, le meilleur depuis notre départ, tout confort. 

Nous nous sommes dirigés vers le Pays Toraja pour découvrir ici, une culture traditionnelle très riche. Les Toraja dont la vie est centrée sur la mort, passent leur temps à travailler et mettre de l'argent de côté pour offrir de dignes funérailles à leurs défunts. Chez les familles les plus aisées, les membres dispersés dans plusieurs îles indonésiennes, jusqu'en Papouasie, se réunissent pour des célébrations démesurées. 

Nous nous sommes arrêtés à Rantepao, plus grande ville du coin, à l'hôtel Pison. La chambre est propre et sympa avec une petite terrasse, on en demande pas plus. Nous sommes partis à la recherche d'un guide pour assister à des funérailles et ce n'est pas chose facile ici en pleine saison de trouver quelqu'un qui assure et qui ne vous demandent pas des cents et des milles. Bref, nous avons réussi à trouver un guide avec une Australienne de Perth, Hilary qui s'est joint à nous. 

Petit tour en ville.

 

Découverte des traditions Toraja.

Nous nous sommes rendus au premier jour des funérailles d'un couple dont la femme décédée il y a 4 ans et son mari, il y a 8 mois, ont été conservés, comme le veut la tradition, dans la pièce située au sud de la maison toraja, la tongkonan. Pendant cette période, la famille conserve le "malade" avec elle le temps de réunir l'argent suffisant à l'organisation des funérailles. Le terme "malade" est utilisé jusqu'à ce que le défunt soit inhumé.
Lors de cette journée, après la messe, les cercueils, sont transportés jusqu'au village, dans des palau.

Des chants et danses ont lieux. Ils racontent la vie des défunts de leur naissance jusqu'à leur mort.

Les cercueils sont ensuite montés dans une " maison des morts" où ils resteront pendant les 4 jours de la cérémonie.

S'en suivent des discours pendant lesquels les invités attendent dans des maisonnettes construites pour l'occasion. On nous sert du thé, du café et des gâteaux.

La tradition veut que pour accompagner l'âme du défunt, des sacrifices aient lieu. Suivant la catégorie sociale de la famille des dizaines voir jusqu'à 100 buffles sont exécutés lors d'une seule journée. Ces animaux qui sont achetés pour l'occasion, peuvent atteindre des sommes astronomiques, pouvant aller jusqu'à près de 25 000 euro pour un seul buffle.  Il y a aussi des cochons, des chevaux et des biches. Pour ce premier jour un buffle a été sacrifié. 

Nous n'avons pas assisté aux autres jours des funérailles mais nous avons appris que près de 80 buffles seraient sacrifiés le même jour pour ce couple issus d'une famille aisée. La viande est partagée avec tous les convives venus pour l'occasion. Les cornes sont elles récupérées pour être disposées sur la façade de la tongkonan.

Nous sommes ensuite partis visiter le village de Palawa afin de voir à quoi ressemble les tongkonan. Chaque maison possède en face sa grange à riz richement décorée.

 

Intérieur d'une maison.

Décor.

Grange à riz.

Nous nous sommes rendus à Bori, le site d'un important "rante", terrain où avaient lieu des cérémonies et où l'on trouve des mégalithes.

 

Le second jour, nous sommes partis à moto dans le sud du pays Toraja visiter différents sites.
Le premier sur le trajet est Londa, où l'on trouve une grande grotte funéraire où sont disposés des cercueils et des ossements éparpillés. Les défunts sonts inhumés dans la falaise selon leur hiérarchie sociale, les plus aisés étant en haut.

Cercueils suspendus.

 


Ensuite direction Lemo où l'on voit une paroie rocheuse dans laquelles les " Tau Tau " nous accueillent du haut de leur balcon. Ces statues en bois représentent les défunts. En général, seuls les plus riches s'en font fabriquer d'après une photo.

Chez le fabriquant de " tau tau ".


Enfin nous nous sommes redus à Kambira. Pour les Toraja, lorsqu'un enfant qui n'a pas encore ses dents décède, il était placé dans une cavité creusé dans un arbre dont la sève est blanche. L'histoire veut que l'enfant séparé de sa mère retrouve le lait maternel en se nourrissant de la sève de l'arbre. Ainsi son âme est élevée en haut de l'arbre jusqu'au cieux. Cette pratique a cessé il y a déjà plusieures années.

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Sur le chemin du retour, nous nous sommes arrêtés chez le fabriquant de cercueils.

Les gravures sont d'une finesse impressionnantes.

Pour notre dernier jour, nous avons fait un tour au marché de Bolu qui a lieu tous les 6 jours et où se trouve quantité de buffles et cochons vendus pour les cérémonies.


Nous avons fait une balade depuis Palawa jusqu'à un village situé après Batutumonga, Pana. Nous avons traversé des rizières et déjeuné au bord d'une rivière. Après une bonne grimpette nous avons surplombé un chouette paysage.

La marche jusqu'à Battutumonga a été un peu pénible car la pluie s'est invitée et ne nous a plus quitté. Dommage pour nous car sous le soleil cela aurait été très beau mais nous n'avons rien vu. Bref un petit loupé. Nous sommes arrivés trempés à Pana pour notre nuit dans une tongkonan. Après un petit repas fait de riz, légumes et buffle assez bon, nous avons discuté un moment avec notre guide et sommes allés nous coucher.

Le jardin.


Manque de bol pour nous, le lendemain la pluie était toujours présente et nous avons décidé de quitter notre guide pour nous rendre nous même à Tikala et rentrer sur Rantepao. Cette fois ci notre treck n'aura pas été une réussite.

Date de dernière mise à jour : 05/07/2021

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