L'Ijen

Nous sommes partis de Munduk pour rejoindre l'île de Java ce matin. Le trajet est un peu long mais faisable. Nous avons sauté dans un bémo à 7h qui nous a permis de nous rendre à Seririt sur la côte Nord de Bali. De là, nous avons chopé un bus pour aller au ferry à Gilimanuk, le tout en 2h. Arrivé à l'embarcadère, il n'y a rien de plus simple, il suffit d'aller acheter son billet de ferry pour un prix dérisoire (6500 rupiah soit moins de 40 centimes). Tout ça pour dire que se débrouiller par soi-même pour la traversée est très simple et ça ne vaut vraiment pas le coup de passer par une agence qui va demander une somme exagérée. 

Une fois à Java, nous avons pris 2 bus pour nous rendre à Bondowoso, située à 60 km du volcan Ijen. Ayant trouvé pour la première fois depuis longtemps une connection potable nous avons passé la journée à organiser nos prochains mois et à réserver nos billets d'avion. 

Le lendemain matin départ en bus pour le village de Sempol qui est le plus proche du volcan et nous servira de base pour décoller tôt la nuit (1h du matin). Des bémos font le trajet Bondowoso - Sempol en 2h30 pour 25 000 rupiah.
Nous avons fait la connaissance de 3 nanas dans le bémo, Nathalie, une française, Minnie une américaine et Amira, une égyptienne. Nous avons papoté tout le trajet et échangé nos expériences et avons décidé de faire l'ascension ensemble cette nuit. 

A notre arrivée à l'Arabika hotel, on nous propose une chambre à 150 000 R dans un état pitoyable, chambre humide, murs moisis et qui n'a jamais du voir un balai ou de lessive pour le tapis de la salle de bain ! Nous avons décidé du coup de ne pas prendre de chambre à ce prix et de rester éveillé jusqu'à 1h.   

La journée a été un peu longue car il n'y a rien à faire à Sempol. Du coup, nous sommes allés nous promener dans le village. 

 

Puis nous avons patiemment attendu 1h du matin. Notre chauffeur est venu nous chercher à l'Arabika pour 400 000 R la voiture à 5 personnes. Après 40 min de trajet pour nous rendre à Pos Paltuding, nous sommes arrivés au départ du chemin menant au sommet. Il y a un droit d'entrée à payer pour l'Ijen (15 000 R + 30 000 R par appareil photo).


La montée dure environ 1h30 et ça grimpe pas mal à certains endroits. On ne s'attendait pas à voir autant de monde à cette heure ci pour aller voir les flammes bleues. C'est un phénomène assez impressionnant, le gaz sulffurique s'échappe et s'enflamme au contact de l'air.

Au fond du cratère, le souffre sort sous forme liquide et se solidifie. Les ramasseurs de souffre collectent des plaques entières qu'ils transportent dans des paniers et qu'ils remontent.


 

Arrivés en haut nous sommes accompagnés par un porteur de souffre jusque dans le cratère du volcan où l'ambiance est assez surréaliste avec les flammes en contrebas et le cratère qui crache sa fumée de façon régulière.

Nous sommes armés d'un masque pour nous protéger de l'odeur de souffre qui règne ici et devient insuportable en se rapprochant du lac de cratère.

Avant notre remontée, le vent a fait changer la fumée de direction et nous nous sommes retrouvés piégés au milieu de ce brouillard étouffant qui vous coupe la respiration et pique les yeux à ne plus rien y voir. Nous nous sommes donc vite échappés et on sentait une panique générale autour de nous. Quelques minutes plus tard, en remontant, nous avons pu respirer à nouveau comme il faut et sans ressentir de brûlure.

La remontée est assez éprouvante mais à la vue du travail pénible des porteurs qui croisent notre chemin avec sur les épaules près de 80 kilos de souffre, on ne se permet pas de se plaindre ! En effet, ces hommes descendent plusieurs fois par jour dans le cratère pour collecter entre 60 et 80 kilos de souffre et gagner une misère (700 R par kilo soit moins de 5 centimes). Il leur faut 6h pour effectuer ce trajet harrassant. Le souffre est utilisé pour fabriquer des cosmétiques et des médicaments. Pensons-y la prochaine fois qu'on s'en sert !

Nous avons attendu un moment au sommet que le soleil se lève pour voir le lac de cratère et sa couleur bleue turquoise. La vue n'était pas très dégagée mais le spectacle en valait la peine.

A la descente on profite pour admirer le paysage que nous n'avions pas vu de nuit.

De retour à Sempol à 8h, nous pensions prendre un bémo dans la matinée, pour nous ramener à Bondowoso, et là, déception, on nous informe que le bémo est parti depuis 1h. Tant pis nous attendrons le prochain et décidons d'aller prendre notre petit déj. Après plusieurs demandes auprès des habitants, on nous dit que le prochain bémo ne partira pas avant 15h ... et il est 9h, nous n'avons pas dormi depuis 24h ! Arrivé 15h, et ça a déjà été trèèèèèèèèèès long dans un village où à part s'asseoir sur un banc et dormir il n'y a rien à faire, on nous annonce que le bémo ne viendra qu'à 16h youpi une heure de plus à attendre ! Bref après s'être mis à la mode locale de s'avachir n'importe où pour siester, nous avons enfin chopé non pas un bémo mais une camionnette et après une négociation pour un trajet à 25 000 par personne (ce qui est le tarif normal), nous avons sauté dans la benne heureux de partir enfin d'ici.

Ces 8h d'attente ont été non seulement interminables mais pénibles car il faut s'attendre à ce que les gens du village vous proposent des taxis pour Bondo à 500 000 àu 600 000 R ce qui est largement abusé. Le mieux est encore de prendre son mal en patience et de s'attarder sur le volcan le matin plutôt que de descendre trop tôt et de poireauter dans le village.

C'est bien crevé que nous sommes arrivés le soir à Bondowoso mais ravi de cette merveilleuse grimpette de nuit pour découvrir notre 1er volcan.

Volcan Ijen

Date de dernière mise à jour : 05/07/2021

Commentaires

  • Dédé

    1 Dédé Le 28/07/2014

    Moi qui regarde jamais la 1, je suis tombé par hasard dessus en zappant, j'ai pensé à vous ;)

    http://videos.tf1.fr/sept-a-huit/les-forcats-du-volcan-deux-euros-par-jour-au-peril-de-leur-vie-8458535.html

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